Deuxième sous-partie


   Il est important de signaler l’influence du confucianisme sur le comportement des samouraï. Au début de leur longue histoire, les samouraï étaient recrutés parmi les sujets les plus «mâles» et les plus aventureux, une sélection sévère permettant d’assurer de véritables lignées de samouraï. Il est par conséquent naturel que cette classe militaire ait cherché à établir un code moral autant pour sélectionner ses qualités et ses vertus, que pour prétendre un rang social privilégié, digne des plus grands honneurs. Imprégnés d’une éducation confucéenne, les samouraï choisirent naturellement l’école du néo-confucianisme créée par le philosophe chinois Tchou-Hi (1130-1200). Le but de cette tradition était d’extirper toute idée d’insurrection des guerriers de rang inférieur contre leur seigneur. Les Analectes de Confucius servirent de base à toutes les écoles néo-confucianistes constituées de 13 points résumant l’éthique samouraï : soumission à l’autorité; soumission au mœurs et aux normes; respect du passé et de l’histoire ; amour du savoir traditionnel; estime de la force de l’exemple; primauté d’une large culture morale sur la compétence spécialisée; préférence pour la réforme morale non violente : prudence, circonspection et préférence pour le juste milieu; absence d’émulation; courage et sens de la responsabilité pour une grande tradition ; respect de soi dans l’adversité; exclusivisme et rigueur sur les sujets de moral et de culture; méticulosité dans le traitement des autres. Ces grands principes eurent à n’en pas douter une influence considérable dans le comportement des samourais.
   De plus, le guerrier considérait le zen comme une inspiration avant le combat, au même titre que les arts martiaux. Il s’agissait, d’une manière ou d’une autre, d’accéder à la parfaite maîtrise de soi-même afin de dominer l’adversaire, et pour ce faire, d’entretenir, son énergie, sa vigilance, son calme et sa concentration. Le zen joua donc un rôle fondamental dans l’éducation du samouraï. Le zen empruntait à la fois au bouddhisme et au shinto, ce qui sur un plan moral et esthétique, correspondait aux aspirations profondes du Japon féodal. En outre, le zen considérait la vie et la mort avec indifférence. Le premier objectif est de libérer le «honshu» (le véritable caractère de l’homme) pour faire abstraction de l’environnement extérieur et atteindre l’état dit de «mu»(le vide). Le zen institua donc divers rituels apportant au samourai l’inspiration avant le combat mais lui permettant aussi de faire une pause après celui-ci :le «chanoyu»(cérémonie du thé) évoquant le raffinement, le calme, la grâce et ayant pour but la paix intérieure du guerrier. Dans cet ordre d’idées, il pouvait s’adonner à la calligraphie ou à l’entretien d’un jardin. Le but étant toujours de faire le vide et d’atteindre une parfaite maîtrise de soi par le geste ou la méditation. Le zen et le néo-confucianisme étaient bien plus que des disciplines, c'étaient des ascèses.