Il est aussi intéressant de noter les différents attributs du samouraï. Commençons par les éléments offensifs. Entre 1274 et 1281, les Mongols tentèrent, avec les armées chinoises et coréennes, d’envahir l’île de Honshu(île principale du Japon). C’est à partir de ce moment qu’apparu l’arc japonais, variante du mongol, du fait de ses plus grandes dimensions. Cette arme demandait un équilibre de tout le corps et une profonde concentration. C’était pour nos guerriers un véritable exercice spirituel. La « Voie de l’arc » devait permettre au samouraï d’atteindre le point ou l’homme et la cible ne font plus qu’un. Le tir lui-même ne devait être que l’aboutissement d’une longue préparation intérieure. Quant au sabre, il était pour le samouraï un objet sacré dont la lame, par sa pureté, symbolisait l’âme du guerrier. Seule la caste des samouraïs était autorisée à porter le sabre long ( katana ou daitô ) et le sabre court ( wakisashi ou shotô ). L’ensemble, appelé daishô, évoquait les notion de dignité propre à leur caste. Chacune des deux épées avait une utilité particulière : si le katana était réservé au combat, le wakisashi était utilisé pour le seppuku. Le samouraï vouait un véritable culte à son épée car celle-ci, en plus de symboliser son âme, représentait également son emblème et son statut. Le jeune guerrier recevait son premier sabre – en bois - vers l’âge de 5 ans et c’est enfin à 15 ans, quand le samouraï atteignait un âge d’homme et une indépendance d’action nouvelle, qu’il pouvait posséder des armes assez tranchantes. Pour ce qui est de l’aspect défensif, citons simplement l’armure ( tenko ) qui était destinée autant à protéger le samouraï qu’à impressionner l’adversaire. Dès l’époque Heian ( 794 – 1185 ), elle était faite de plusieurs morceaux adaptés à chaque partie du corps. Légère ( environ 10 kilos ), elle permettait une grande liberté de mouvement. Enfin, il faut savoir que le seppuku ( appelé plus familièrement « hara-kiri », littéralement, action de couper les entrailles ) était un privilège réservé à la classe des samouraïs et interdit aux roturiers ( paysans, artisans ou marchands ) parce que son aspect surhumain en faisait un acte noble révélant les plus hautes vertus. En effet, si le samouraï s'ouvrait le ventre, s’était pour mettre son âme à nu, en gage de sincérité, puisque l’abdomen ( « hara » ) était supposé contenir son esprit, sa volonté et ses émotions. Le but étant le suivant : éviter un déshonneur indicible comme la capture, prouver sa fidélité éternelle au seigneur même après sa mort ou pour protester contre un supérieur dans l’erreur.